Le vélo est un outil émancipateur et éminemment politique. Son écosystème porte des revendications sociales, démocratiques et environnementales. Dans ce milieu, les ateliers d’auto-réparation défendent la vélonomie (apprendre à réparer soi-même son vélo) et l’inclusion sociale : l’égal accès à nos activités, indépendamment de son genre, de son niveau social, de son origine, etc. C’est le cas de Vélocampus, née d’une initiative étudiante en 1997, et présente sur le territoire nantais depuis. Vélocampus propose, entre autres services, la location de vélos aux étudiant·es et personnels de Nantes Université, un atelier d’autoréparation ouvert à tous·tes, des formations, des événements hors les murs (stands de contrôle technique, ateliers de créations, actions autour du réemploi, bibliothèque mobile etc.).
Plus récemment, l’association a intensifié ses actions et ses réflexions portées sur l’accueil pour tous·tes, et par conséquent, l’inclusion. Si ce terme revient à de multiples reprises dans notre discours (nos textes, nos prises de paroles, etc.), voici comment il se concrétise :
Une action sur les prix :
- Les prix des adhésions sont modulables (par exemple l’adhésion petit budget s’élève à 10€ et celle des personnes en situation d’exil à 1€), sans demander de justificatifs de revenus ou autre.
- Les pièces d’occasion sont à prix libre pour pouvoir donner en fonction de ses ressources (un prix conscient est affiché).
- Les prix d’achat des vélos d’occasion sont fixés le plus bas possible.
- Des vélos à restaurer sont proposés à tous·tes (les prix sont très bas mais nécessitent donc un peu de temps à leur consacrer pour les remettre d’aplomb).
- Un service de location de vélos aux étudiant·es et personnel de l’Université à très bas coût (variant de 6 à 9€ par mois).
Une action sur l’accueil du public :
- Une pédagogie la plus accessible possible, c’est-à-dire sans pré-requis pour accéder à l’atelier. Pour y parvenir, des salarié·s et bénévoles sont là pour vous accompagner sur tous les ateliers.
- Un atelier en mixité choisie (sans hommes cisgenres) une fois par mois.
- Un atelier Mécanique Tranquille, ouvert à des publics ayant besoin de plus de temps et/ou de silence, de concentration ou d’un accompagnement spécifique.
- Un accueil du collectif Sell’N’GuiDion (collectif Queer et en questionnement).
- Une charte lutte contre les Violences Sexistes et Sexuelles. Cette charte résulte d’un travail mené sur l’accueil de tous·tes (notamment les minorités de genre) en milieu ordinairement plutôt masculin : les ateliers de mécaniques, empreints de logiques de domination.
- Une formation sur la gestion des conflits.
Des actions complémentaires gratuites, hors les murs de l’atelier permettant de toucher des publics empêchés de se rendre à l’atelier (éloignement géographique et social, contrainte de temps) :
- Des contrôles techniques en extérieur (campus universitaires, maisons de quartiers, événements, etc.).
- Des balades thématiques (ex : cueillettes de champignons, plantes comestibles, avec les étudiant·es) .
- Des ateliers Créacycles, permettant de sensibiliser au réemploi de pièces de vélo, en les transformant en objets.
- Le vélomixeur.
Les enjeux liés à la mobilité à vélo, dans un contexte de crise écologique, économique et sociale, sont particulièrement urgents. Penser nos actions par le prisme de l’inclusion revient donc à faire en sorte que tout le monde puisse accéder non seulement à l’usage du vélo, mais également (et surtout, en ce qui nous concerne) aux endroits où les réparer et/ou apprendre à les réparer. Cela contribue dans le même temps à faire de l’atelier, et plus largement de nos actions, un espace de rencontre, d’échange et de création. Plus que jamais, le vélo est véhicule d’émancipation !
Last Updated on 7 February 2025 by tgodefroy